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Le pouls de l’industrie : distribution – groupe

Retrouvez tout au long de nos newsletters, le « Pouls de l’Industrie » par secteur d’activité. (Données septembre 2015) 

La distribution des voyages 

L’essentiel -2% : c’est la baisse du volume d’affaires enregistrée par les agences de voyages françaises en 2014 contre une hausse de 0,6% en 2013 selon le baromètre Snav/Atout France. Le nombre de passagers est quant à lui en chute de 7%. Pas d’amélioration en vue en 2015 : malgré une embellie en juin, le premier semestre de cette année enregistre un recul de 3% du volume d’affaires et de 6% du nombre de passagers. Grèce, Portugal et Espagne sont les « cartons » de l’été 2015.

L’événement

Le 2 juin 2015, Lufthansa a jeté un gros pavé dans la mare en décidant d’imposer, à compter du 1er septembre, un supplément de 16 € sur les réservations effectuées via les GDS utilisés par les agences de voyages du monde entier. L’objectif est double : économiser des centaines de millions d’euros par an, sachant que chaque réservation réalisée via un GDS coûte 4 € par vol à la compagnie allemande, et encourager les achats en direct sur ses propres canaux de distribution. Les distributeurs sont vent debout contre cette mesure et une plainte a été déposée fin juillet par l’Ectaa, l’association européenne des agences de voyages. Le secteur n’avait pas connu pareille remise en cause depuis la suppression des commissions d’agences dans les années 90 aux Etats-Unis et en 2005 en France.

Les chiffres clés

-4% : c’est la baisse du chiffre d’affaires BSP (soit la billetterie vendue en agences de voyages) en 2014 par rapport à 2013. Il est à rappeler que ce chiffre n’intègre pas l’activité des compagnies low cost. Le nombre de billets émis par les agences de voyages est quant à lui en recul de 2,5%, à 20,9 millions.

En juin 2015, pour la première fois depuis 16 mois, les ventes de billets d’avion en agences sont en hausse. Le BSP a en effet enregistré une progression des ventes de 3,4% par rapport à juin 2014, à 572 millions d’euros. En cumulé depuis janvier, les ventes restent en recul de 6% par rapport au premier semestre 2014.

3,8 millions d’€ : c’est le montant des créances impayées d’agences de voyages auprès du BSP en 2014 contre 7 millions en 2013 (source : BSP France).

61% des clients des agences de voyages réservent des séjours pour l’étranger, 15% pour les DOM-TOM et 24% pour la France métropolitaine, (source Raffour Interactif.)

96% des agents de voyages sont satisfaits de travailler dans ce secteur mais 58% d’entre eux se disent inquiets pour l’avenir alors que seuls 38% sont confiants (source : Raffour Interactif).

Les clients poussent pour la première fois la porte d’une agence de voyages sur les conseils d’un proche (71%) et dans une moindre mesure par hasard, quand ils passent devant la vitrine (23%) selon une étude réalisée par Selectour Afat.

Toujours selon cette étude, les clients des agences de voyages réservent majoritairement des voyages d’une semaine (81%) et l’enveloppe allouée oscille en moyenne entre 500 et 1500 € par personne.

Autre conclusion de l’étude Selectour Afat : c’est la semaine, en fin d’après-midi, que les agences de voyages enregistrent le plus de passage (plus de 50%) contre 8% seulement le week-end.

46405 : c’est le nombre d’emplois salariés que comptaient les agences de voyages, les voyagistes et autres services de réservation au 31 décembre 2014, en baisse de 6,2% depuis 2009 (source : Alliance 46.2).

76 : c’est le nombre d’agences de voyages qui ont fait l’objet d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire en 2014, soit une baisse de 16% par rapport à 2013 (source : Altarès). 

3 questions à Jean‐Pierre Mas, Président du Snav

Comment se comporte votre secteur d’activité en 2015 ?

Le secteur du voyage d’affaires continue une lente progression. Le secteur du loisir est plus compliqué, avec un resserrement du budget des ménages, des décisions de plus en plus tardives, voire impulsives et l’impact du terrorisme sur certaines destinations favorites des français.

Quelle est, selon vous, l’évolution la plus marquante de votre secteur (consommateur, réglementation, nouveaux acteurs…) lors des douze derniers mois ?

Le développement de l’économie collaborative. Elle concerne prioritairement le secteur du voyage (Blablacar, Airbnb…). Elle nécessite une adaptation des professionnels afin d’intégrer ces nouveaux modes de consommation.

Quels sont les deux défis majeurs auxquels votre secteur est confronté ?

L’omni-canal : établir une connexion permanente mais non-intrusive avec nos clients : au cours de la préparation du voyage, de son exécution, et à son retour. Et aussi le big data : La nécessité de connaître les habitudes et les goûts de nos clients et prospects afin d’anticiper leurs intentions de voyages et de leur suggérer des offres ciblées.

Le tourisme de groupe

L’essentiel 10,2 milliards d’euros : c’est le poids du tourisme de groupe, dont 1,6 milliard en France selon une étude réalisée par Protourisme pour Atout France. Pour rappel, un groupe est composé de plus de 10 personnes et part deux jours au minimum, hors voyages d’affaires.

L’événement

La loi Macron libéralise le marché de l’autocar ! En effet, la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ouvre le marché du transport interurbain. Au total, près de 200 lignes pourraient être mises en place par les principaux acteurs d’ici fin 2016, engendrant la création de 2000 à 3000 emplois directs au cours des 18 prochains mois, à laquelle s’ajoutera l’activité induite sur le tourisme et le commerce local. D’ici la fin de l’année 2015, ce sont une cinquantaine de lignes qui devraient ouvrir, notamment sur des liaisons qui ne bénéficient pas de services ferroviaires directs.

Les chiffres clés

6,9 millions de Français sont partis au moins une fois en groupe en 2013, soit 13% de la population française (source : Protourisme/Atout France).

En 2013, le marché du tourisme de groupe a représenté 82 millions de journées, dont un quart en France, le reste à l’étranger (source : Protourisme/Atout France). La durée moyenne d’un voyage en groupe est passée entre 2008 et 2013 de 6,5 à 5,8 jours en France et de 10,3 à 8,9 jours à l’étranger (source : Protourisme/Atout France).

Le panier moyen du touriste de groupe est passé entre 2008 et 2013 de 395 à 453 € pour la France et de 1275 à 1242 € à l’étranger. Ce qui représente une dépense moyenne par personne et par jour de 78 € en France et de 140 € à l’étranger (source : Protourisme/Atout France).

Le portrait type du touriste de groupe : il est âgé de plus de 65 ans, retraité, sa catégorie socio-professionnelle est CSP+ avec des revenus au-dessus de la moyenne, il habite dans une ville de plus de 100 000 habitants et plus souvent dans le grand Ouest (source : Protourisme/Atout France).

Plus de 2 millions de voyages touristiques ont été réalisés en autocar par la clientèle française en France en 2013 (Source : Memento du Tourisme 2014).

Le tourisme en autocar représente 226,3 millions de kilomètres parcourus (source : Chiffres & Statistiques – Commissariat général au développement durable – 2014) et 24,6 milliards de voyageurs-kilomètres (source : les comptes des Transports en 2013).

9 : c’est le nombre de groupistes qui se sont regroupés au sein d’un GIE, baptisé Cercle économique des agences groupistes, afin de faire valoir leurs intérêts. Les neuf entreprises représentent un chiffre d’affaires de 200 millions d’€ : Syltours, Voyages Plus, Amerasia, Tours Square, Visiteurs Partie, Transunivers, Altis, Time Tours et SPVA.

3 questions à Michel Seyt, président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV)

Comment s’est comporte votre secteur d’activité en 2015 ?

La Fédération Nationale des Transports de Voyageurs, principale organisation professionnelle du transport routier de voyageurs, représente notamment les entreprises de tourisme par autocar qui organisent et proposent des voyages, séjours et circuits. L’autocar est un maillon indispensable de la chaîne touristique. Il achemine la clientèle vers les établissements et sites touristiques ou culturels, contribuant ainsi à la bonne santé économique du tourisme.

Quelle est, selon vous, l’évolution la plus marquante de votre secteur (consommateur, réglementation, nouveaux acteurs…) lors des douze derniers mois ?

L’événement le plus marquant pour les transporteurs de voyageurs par autocar en 2015 est incontestablement l’ouverture des lignes nationales longue distance en France par la loi « Macron ». Elle est porteuse d’activité économique et de création d’emplois pour l’ensemble de notre secteur d’activité. Elle constitue une offre de déplacement supplémentaire pour les Français à moindre coût, en toute sécurité et avec une qualité de services élevée à bord.

Quels sont les deux défis majeurs auxquels votre secteur est confronté ?

Malgré la très bonne efficacité énergétique du transport par autocar et les efforts considérables des entreprises de notre secteur en faveur du respect de l’environnement, notre profession doit continuer à s’impliquer sur les enjeux de mobilité durable pour montrer que contrairement aux idées reçues, le transport par autocar est peu polluant : un autocar remplace 30 à 40 voitures tout en occupant seulement l’espace de trois d’entre elles sur la route. L’autocar est également un mode de transport de plus en plus sûr : en septembre, tous les autocars seront équipés en ceintures de sécurité et en éthylotests anti-démarrage. Environnement et sécurité sont les deux défis majeurs que notre secteur relèvera cette année !